Puisqu'il s'avère que ce sujet vous préoccupe, de plus en plus, également
merci de bien vouloir prendre connaissance
de la vision de mon ami Joseph Orszàgh
Mourir dignement en "nourrissant" notre Terre-Mère
Dans un monde de développement durable, on ne mourra pas : la fin de notre existence sera le commencement d'un ensemble d'autres vies...
Voici comment je vois ma mort, quand mon heure sonnera...
Ma dépouille sera exposée dans un funérarium où tous ceux que j'ai aimés, viendront me saluer et me souhaiter « bon voyage » dans l'au-delà. A cette occasion, on m'habillera dans mes plus beaux vêtements. Un maquilleur apprêtera mon visage pour que je puisse laisser une image digne à ceux qui m'ont connu et qui m'ont apprécié, voire aimé.
On veillera à ce que les fleurs apportées pour me saluer soient vivantes, sans objets (plastiques, métaux) inutiles à la vie. Ces fleurs m'accompagneront réellement dans mon chemin vers une nouvelle vie...
Après une cérémonie simple, ceux qui souhaitent me voir partir, se donneront rendez-vous au nouveau cimetière de la commune. Entre-temps, les hommes chargés de m'apprêter, enlèveront mes vêtements, mes bijoux, pour m'envelopper délicatement, en croisant mes bras sur la poitrine, dans un linceul fait d'un beau tissu de papier. On m'installera sur une sorte de civière richement décorée.
Au nouveau cimetière, la famille m'aura réservé une place pour un an. Sur cette place, d'environ 2 m², un lit douillet m'attendra déjà fait de bois broyé, imprégné d'eau et aussi d'une solution (1) qui nourrira tous ces êtres vivants qui prendront soin de mon corps. Ce lit sera installé, comme il doit l'être, à même le sol, pas sur du béton. On déposera mon corps enveloppé sur ce lit douillet garni de fleurs. Après le dernier adieu, le plateau d'une sorte de camion qui attendra déjà sur place, basculera et déversera environ 2 à 3 m³ de matières à composter (1) pour me couvrir intégralement, d’un manteau bien chaud et infiniment doux.
Les hommes chargés d'aménager mon avant-dernière demeure, ajusteront le tas pour en faire une sorte de monument vivant, qu'ils couvriront d'une couche faite de paille, de feuilles mortes, broyées, éventuellement mélangées avec de la tonte d'herbe séchée. Ce manteau est nécessaire pour me garder bien au chaud. Devant ma tombe, on érigera une stèle en bois sculpté, portant mon nom, ma date de naissance et ma date de décès. C'est ici que ceux que j'ai aimé pourront venir pour se recueillir, pendant un an.
Ma concession d'un an coûtera bien moins cher que celle dans l'ancien cimetière pour 5, 10, 25 ou 50 ans. Au bout d'un an, des hommes chargés de cette tâche, déferont ma « tombe » qui, pendant cette maturation, aura diminué de volume. Ils y trouveront mes os bien nettoyés (2) et séchés même, qu'ils ramasseront pour les mettre dans un ossuaire. Si mes proches le souhaitent, ils pourront les récupérer et le faire placer dans une cavité aménagée dans un mur qui fera office d'un lieu de recueillement.
Ceux dont les os ne seront pas réclamés, seront réduits en poudre pour en faire un amendement pour le sol contenant du phosphore et du calcium.
Ma chair, digérée par des myriades d’êtres vivants se sera transformée en un terreau qui sentira bon la terre des sous-bois. Cette partie de mon corps retournera dans sa dernière demeure : le sol qui nourrira hommes et bêtes.
Ma conscience sera tranquille,
car mon cadavre ne se décomposera pas dans le sol à deux mètres de profondeur pour produire des substances toxiques (cadavérine, putrescine, etc.) polluant les eaux souterraines. Mon corps ne sera pas incinéré en consommant beaucoup d'énergie, en polluant l'atmosphère, et le sol aussi avec mes cendres. Il ne sera intoxiqué, non plus, par aucun produit chimique pour retarder la décomposition.
Les protéines de ma chair se grefferont chimiquement sur les polymères naturels de la cellulose des matériaux végétaux, pour faire de l'humus pour le sol. A partir de cet humus, apporté aux terres agricoles, de nouvelles vies naîtront et nourriront plantes, hommes et animaux.
C'est l'ordre naturel des choses. Nous sommes nés de la vie de notre Terre-Mère, après notre parcours, nous « devons » y retourner pour que cela recommence jusqu'à la fin des temps... Cela fait aussi partie d’un monde de développement durable.
Joseph Országh
Mons, le 29 décembre 2013.
Mons, le 29 décembre 2013.
1D'un mélange fait de bois raméal fragmenté (BRF), de cartons d'emballage déchiquetés, papiers souillés, déchets verts broyés imprégnés au préalable avec l'eau de pluie. C'est la solution qui nourrira les bactéries qui conduiront mon corps vers la naissance de nouvelles vies.
2 Un tas de compost de 2 m³ ou plus, riche en matières cellulosiques, est fortement thermogène. Sa température peut monter jusqu’à 60, voire 70°C. C’est ce qui garantit la destruction des germes pathogènes et la digestion de la partie organique de mon corps.
afin de pouvoir mourir dans un monde de développement soutenable,
merci de me faire part de vos commentaires et suggestions
dans l'espoir d'une collaboration fructueuse
pour les faire adopter, dans les meilleurs délais, par les législations