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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 11:02

voici une information que je vous invite à lire jusqu'au bout...

sachez que moi, j'aimerais fortement y participer et je propose un co-voiturage, dans toute la mesure du possible ...!


La simplicité volontaire s'est imposée naturellement dans l'existence de Véronika et Marc :

" Simple philosophie d'abord, elle est devenue par la suite le ferment de notre vie au quotidien, notre credo.

Le chemin parcouru au fil des années nous a conduits à réduire notre temps de travail, réduire drastiquement notre consommation (toutes ressources confondues), et finalement, opter pour une existence un peu marginale en allant nous installer en Tchéquie dans un joli verger.

Une roulotte pour habitat, un petit poêle à bois pour l'hiver, un grand potager nourricier, quelques poules et la forêt à quelques centaines de mètres, voilà le « décor » de notre vie d'aujourd'hui.

Ce chemin n'a pu se faire sans une profonde remise en cause, une intense réflexion et... de multiples rencontres enrichissantes, de nombreuses recherches, de nombreux apprentissages.

Aujourd'hui, nous sommes assez ancrés dans cette nouvelle vie pour nous sentir capables d'en partager les enseignements lors de stages que nous avons intitulés « Allez simple »...


Afin de sortir du partage théorique via les articles dans le SaluTerre-Liens ou les billets qui sont régulièrement rédigés et diffusés auprès de nos contacts plus ou moins proches, nous nous sommes décidés à aborder le partage de notre projet décroissant via un angle plus concret, plus pratique, plus complet.

L'idée d'organiser des stages « Allez simple! » chez nous mûrissait depuis pas mal de mois, mais nous avions tant de questions à nous poser (et autant de réponses à y apporter) qu'il a fallu bien du temps pour que nous mettions ce projet sur papier afin de le structurer et lui donner naissance.


En-dehors de tout aspect organisationnel ou de contenu du programme, la première question que nous nous sommes posée était de savoir s'il était cohérent d'inviter des personnes à faire 1000 km pour participer à un stage d'une semaine en Tchéquie. Nous avons réduit drastiquement notre empreinte écologique, était-il judicieux de l'alourdir indirectement? A cette
question fondamentale, nous avons apporté plusieurs réponses.
D'abord, nous n'imaginons pas que chaque participant vienne seul dans son auto, mais que le co-voiturage s'organisera efficacement (nous y pourvoirons attentivement) pour que chaque automobile prenne au moins trois personnes en charge. D'autre part, la proximité de la petite ville de Česka Třebova (à 3km) permet l'arrivée des stagiaires en train, la gare étant d'importance
internationale bien que la ville soit petite (environ la taille de Ciney). Il nous est aussi venu l'argument que le déplacement des participants ayant un coût énergétique, il tombait sous le sens que les automobiles éventuelles resteraient à l'arrêt tout le temps du stage. Il nous a également semblé important que le programme du stage devait fournir assez de pistes aux
participants, assez de moyens directs et pratiques de réduire leur consommation d'énergies fossiles pour, ultérieurement, contrebalancer en quelque sorte le fait même du déplacement.

Ces pistes, nous les suivons depuis plusieurs années et ces moyens, nous les mettons en pratique quotidiennement. Nous avons bon espoir de les transmettre pour que chacune et chacun les intègre dans sa vie quotidienne.
Cet aspect des choses étant débattu, (il nous a fallu du temps!) un autre problème se dressait à l'horizon, celui du logement. Nous ne pouvons accueillir 10 personnes chez nous, même en optant pour la solution du camping, le terrain étant en pente et les rares parties horizontales
étant occupées par les cultures ou... par la roulotte. Il ne nous semblait pas cohérent de loger les stagiaires dans un lieu trop éloigné et surtout, trop luxueux, un des buts du stage étant de mettre les participants en situation de simplicité, sans pour autant, bien sûr, exiger d'eux d'arriver en quelque jours à un mode de vie que nous avons mis 3 ans à adopter complètement.
C'est donc à une petite pension à l'orée du bois, à 1 km de chez nous que nous avons pensé. Lors de nos précédents séjours dans la région, lorsque nous avons déniché le terrain sans pouvoir encore nous y installer, c'est à la pension « Srnov »1 que nous logions. Le bois à portée de main (ou de pied), un étang de belle taille alimenté par un ruisseau de forêt, voilà pour le cadre. La pension elle-même est ancienne : autrefois, au temps du régime socialiste, ce genre d'endroit était fort prisé par les tchèques citadins désirant se mettre au vert pendant les vacances.
Aujourd'hui, la côte espagnole ou d'autres destinations encore plus touristiques ont remplacé ces endroits qui ferment un à un leurs portes. L'ambiance familiale, l'excellente cuisine de la patronne, les tarifs démocratiques et le cadre forestier alliés à un confort relativement basique
(pas de télévision dans les chambres, douches communes à l'étage par exemple) nous ont semblé être autant de garants de ne pas tomber dans le travers du tourisme ordinaire. Le lieu se prête à l'accueil d'un petit groupe, l'accès au bois est direct, et pour les activités sur notre terrain, il suffit de descendre vers l'étang, de traverser le ruisseau et après être remonté au sommet de la colline par le sentier, il ne reste que quelques prairies à traverser avant d'arriver chez nous... De même, il est possible de joindre Česka Třebova en empruntant uniquement des sentiers, et ce presque jusqu'à la place communale.


L'aspect pratique de l'accueil étant résolu, il nous restait à imaginer un programme d'activités qui soit en accord avec notre philosophie de vie et qui soit pertinent à proposer. Qu'avions-nous d'ailleurs à proposer ?

Notre expérience de couple alliée à chacune de nos expériences individuelles
nous permet de proposer une approche de la simplicité sous divers angles. Tous deux sommes des citadins d'origine ayant opté pour l'exode vers la campagne. Tous deux avons « bouffé de la vache enragée » à divers moments de nos existences. Tous deux, avons une sensibilité exacerbée et
un contact étroit avec la nature quoique différent. Approche et vécu différents, et donc potentiellement complémentaires. Notre démarche simplicitaire commune vient « cimenter » en quelque sorte nos expériences. Nous ne sommes pas tombés dans la simplicité en un seul coup, notre démarche a connu bien des cahots, des hésitations, des incertitudes (et ce n'est pas fini!).
Aussi, nous pensons sincèrement que partager notre expérience de façon profonde, voire « intime » peut apporter beaucoup aux participants.
Nous ne donnerons pas de cours « ex cathedra », imposant notre mode de vie comme un exemple à suivre absolument, imposant nos vues et nos avis comme autant de vérités indiscutables.
Certains exposés auront un caractère plus théorique, bien sûr : l'initiation à la permaculture par exemple présentera un volet théorique, mais nous essaierons, autant que faire se peut, de mettre nos stagiaires en situation réelle ou en tous les cas en exercice « pratico-pratique ». Ce qui sera
éventuellement dit lors d'un exposé sera bien naturellement illustré lors de la vie de jardin. Il est important pour nous que chaque personne puisse aisément se ré-approprier chaque élément du stage.
Ainsi, chaque première semaine de chaque mois, de mai à octobre, nous proposerons aux personnes désireuses de débuter une démarche simplicitaire, désireuses d'approfondir une démarche déjà commencée ou désireuses simplement de se faire plaisir, un séjour que l'on espère
le plus constructif et varié possible 2. Ateliers de cuisine sauvage, végétarienne ou végétalienne,
balades guidées, ateliers de reconnexion à la nature, de ré-enracinement dans notre chère et
unique Terre, partage de savoirs, débats, visites de jardin, mises en situations diverses, voilà autant d'éléments que contiendra notre programme de stage...

 

Prochains stages:

Du 8 au 15 juin
Du 6 au 13 juillet
Du 10 au 17 août
Du 7 au 14 septembre
Du 5 au 12 octobre


Tous les détails et les modalités de nos stages sont visibles sur:
www.compagnons.cz
contact: info.compagnons@gmail.com
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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 09:58

Depuis le 9/2/2012, mon PC Médion, que je croyais à l'agonie a retrouvé une nouvelle jeunesse....

en fait, je pense même qu'il n'a jamais été aussi réactif, notamment sur internet !

Il faut vous avouer qu'il fonctionnait sous Windows Vista depuis son acquisition en Novembre 2007 et que, dès le départ, il me semblait moins performant que mon ancien Asus sous XP .

Avec l'aide précieuse de Thomas Eugène du club Linux de Namur (indispensable dans mon cas), mon PC fonctionne sous Ubuntu, un équivalent de Windows 7, et il me donne maintenant pleine satisfaction même s'il reste encore  quelques menus détails à régler.

D'autant plus, que j'ai récupéré, intégralement, tous mes  courriels et mon carnet d'adresses, pourtant logés dans Windows Mail

En tout état de cause, cela n'a pas été compliqué, pour moi, de m'adapter à ce nouvel environnement.

Dans ces conditions, je conseillerais volontiers à quiconque de le faire avant de se décider à changer de PC

Il y a, en effet, des clubs Linux un peu partout en Belgique et dans le monde

Car, à la réflexion, je pense que mon "vieux" Asus, aurait pu lui aussi continuer à me donner satisfaction, pendant longtemps encore, s'il avait pu bénéficier, lui aussi, de ce traitement détoxifiant...

J'ai maintenant l'intime conviction que toutes ces incessantes mises à jour de Windows font, en fait, partie de l'obsolescence programmée pour vendre de nouveaux appareils et donc de nouvelles licences pour Microsoft...

En tous les cas, cela fait un bien fou de se sentir débarrassé de la tutelle de Bill Gates et, d'ores et déjà, je pense que, lors d'un prochain achat, je rechercherai un PC sans programme d'exploitation installé d'origine ...

pour vous donner une idée précise, cela représente une économie de 150 euros sur une tour de 429 euros (chiffre 2011 pour Windows 7)....

et, en plus, il n'y a plus besoin d'antivirus (alors que même les Mac, bien plus coûteux, commencent, eux aussi, à être "infectés" !

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 10:56

Je vous invite chaleureusement à prendre le temps de visionner ce film dans son intégralité

http://interobjectif.net/thrive-que-faut-il-sur-terre-pour-prosperer-en-francais/

11112011 THRIVE – Que faut-il sur Terre pour prospérer ? (en français) Imprimer cet article Recommander cet article par mél

Publié par InterObjectif | Catégorie(s): Analyse, Culture, Économie, Évolution des consciences, Exopolitique, Films, Finance, Idée, Métaphysique, New-Age, Physique quantique, Politique, Révolutions, Science & Technologies, Spiritualité

Film sorti le 11 Novembre 2011 aux Etats-Unis

Réalisé par Steve Gagné & Kimberly Carter Gamble et présenté par Foster Gamble son mari (Procter & Gamble)

Gamble suggère que le tore est la forme la plus importante dans l’Univers. Par ailleurs le film couvre : les théories du complot relatifs à la censure de l’énergie libre, les ovnis, le système de réserve fractionnaire, et les crop circles.

Ce documentaire non-conventionnel de plus de 2 heures lève le voile sur ce qui se passe « réellement » dans ce Monde ; en suivant notamment l’argent qui nous gouverne actuellement et en remontant à sa source – la découverte de la consolidation mondiale du Pouvoir dans presque chaque aspect de nos vies.

Les remèdes à ces conditionnements contre-nature ? Commençons par tisser des liens plus avancées entre la véritable Science, la Conscience, le militantisme… car NOUS sommes la Solution… et THRIVE nous propose des idées concrètes, l’autonomisation, des stratégies audacieuses sans précédents, afin de récupérer le Pouvoir sur nos vies et notre avenir.

Achetez ce DVD ou Blu-ray (version multilingue)

voici le lien http://interobjectif.net/thrive-que-faut-il-sur-terre-pour-prosperer-en-francais/

THRIVE est essentiellement décrit comme un « Zeitgeist 2.0 »

Lorsque vous alignez toutes ces affirmations présentées comme véridiques, il est difficile de ne pas penser à une sorte de blague. En dépit de son aspect éditorial décousu, de répétitions et du manque de données probantes actuelles, ce film bientôt culte rassemble néanmoins beaucoup de monde autour de lui (lorsque l’on prend connaissance de l’intégralité de son message).

Le Monde se réveille… pour enfin prospérer !

 

THRIVE - Que faut-il sur Terre pour prospérer ? (jaquette)

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 09:23
bonjour,
 
on vient de me l'envoyer...,Un monde meilleur :
le film, le vrai, comme au cinéma

Un professeur incite ses jeunes élèves à faire quelque chose pour changer le monde. Un de ses élèves a une idee plutôt originale : il doit aider trois personnes qui à leur tour doivent aider trois personnes et ainsi de suite...
 
 
alors, Y A PU KA ....
pour entamer l'année qui vient sous d'autres meilleures auspices...!
@+
 
 
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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 11:25
Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, la cuisine des restes revient en force. « Terra eco » tente pour vous les menus de Noël 100% restes.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE

Apéro : Chips de pelures de pommes de terre

Les épluchures c’est bon pour les cochons, certes, mais ça peut faire des merveilles à l’apéro aussi. Un dossier consacré au sujet sur le site de Marmiton, nous livre des recettes de chips de pelure de pommes de terre et de condiment à la peau de pastèque. Servez avec une « bière d’ananas » (des écorces d’ananas macérées avec de l’eau et du gingembre)… Votre petite cousine est sceptique ? Dites-lui que c’est dans la peau des légumes et des fruits que se concentrent les vitamines.

Entrée : Fajitas de poulets aux fanes de carottes et au cidre

C’est le moment d’offrir des bouquets de fanes. De radis, de carottes, de betteraves… Toute cette verdure qui généralement nous encombre est en réalité une sublime matière première pour cuisiner soupes et veloutés, tartes ou pestos. Cléa, blogueuse, nous dresse une liste d’idées pour « fans de fanes ». Autre mine d’or pour les amateurs du genre, le livre Je cuisine les fanes, d’Amandine Geers et Olivier Degorce (éditions Terre Vivante) propose un velouté de fanes de radis, des fajitas de poulet aux fanes de carottes et au cidre.

Plat : Pastilla de dindes de la veille

La dinde de la veille est finie ? Vous êtes sûr ? Regardez bien, il vous reste sûrement, en raclant les os, de quoi confectionner une pastilla, des feuilles de brick, des lasagnes ou un curry au lait de coco. Et quand la carcasse sera vraiment toute nue, surtout, ne la jetez pas. Plongez-la dans un bain d’eau salée, garni de feuilles de laurier, carotte et branche de céleri coupées, graines de coriandres… Laissez sur le feu faire blop, blop pendant une demi heure environ. Et voilà un sublime bouillon qui servira de base à une soupe de vermicelles, un risotto ou ce que vous voudrez. On peut même en congeler les restes pour améliorer la saveur d’une future sauce. Et qu’importe si on frise alors la maniaquerie anti-gaspi…

Dessert : La farandole

Les 13 desserts, c’est has been on vous dit. Servez plutôt une farandole de desserts récup’ :

Maitrisez les basiques : avec du pain rassis, on fait du pain perdu et du pudding.

Jusque-là, quand vous faisiez une crème anglaise, vous glissiez en douce les blancs d’œufs inutiles dans l’évier, en culpabilisant. A partir de maintenant, vous les mettez systématiquement au congélateur (dans un sac de congélation). Une fois décongelés, ils restent impeccables et servent à faire des meringues, une mousse au chocolat, des financiers ou des macarons. Voilà une blogueuse sympa qui propose une liste de recettes à base de blancs d’œufs.

Et maintenant ?

Retrouvez toutes les astuces pour limiter le gâchis alimentaire

A vous maintenant, lecteurs, de nous laisser vos recettes et astuces pour cuisiner les restes de Noël (et pas que), en bas de cet article, ou par ici.

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 10:57
 
Pierre Rabhi, Mélanie Laurent, Zaz y sont déjà candidats...



Le moment est venu ! C’est le 20 octobre que c'est lancer officiellement la grande campagne
« Tous candidats 2012 pour une République des Consciences ».


Nous savons qu’une élection ne suffira pas pour que la société change. C’est un vaste mouvement populaire dont nous avons besoin, capable d’agir localement et de peser en France et en Europe sur les grandes tendances économiques et politiques.

En 2012, nous vous proposons d’être ce mouvement !

Montrons combien nous sommes à vouloir une société véritablement écologique et humaine. Mettons en lumière toutes les initiatives qui existent déjà et sont autant de briques du monde de demain.

Première étape : rassemblons-nous et déclarons nous tous candidats sur le site :

www.touscandidats2012.fr.


Dans quelques semaines nous serons peut-être des milliers et dans quelques mois des centaines de milliers…

Cette société est notre société et c’est à nous de lui donner l’orientation que nous souhaitons. ..
Nous sommes tous candidats à changer les choses !

Nous restons bien entendu à votre disposition pour discuter, partager, et répondre à toutes vos questions :
N’hésitez pas à
nous contacter
! (ci-dessous)
info@colibris-lemouvement.org

 

www.touscandidats2012.fr.

http://www.colibris-lemouvement.org/

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 15:56

 

 
 
 Depuis le champ jusqu’au marchand de tabac du coin de la rue, voici comment la Terre (et votre santé) partent en fumée.
   

Huit centimètres de longueur, à peine un de diamètre et un bilan à vous couper la chique. Fumer nuit gravement à la santé – c’est entendu –, mais aussi à l’environnement. Tout commence dans un champ de tabac. Dans 90 % des cas, cela se passe dans un pays en développement. Pendant trois mois, de petites mains, en majorité chinoises, brésiliennes et indiennes, récoltent une à une les feuilles de ces plantes herbacées, du nom latin sans équivoque : Nicotiana tabacum. En 2008, 3,7 millions d’hectares ont produit 6,9 millions de tonnes de feuilles, faisant du tabac la principale culture non-vivrière au monde.

Ecrans de fumée

A une époque où le prix des clopes croît aussi vite que celles-ci se consument, on imagine les producteurs s’asseoir chaque mois sur un confortable pécule. Que nenni ! « Les cultivateurs, dont beaucoup d’enfants, sont maintenus dans une situation de grande pauvreté en raison de contrats d’exploitation inéquitables des cigarettiers », accuse Marty Otañez, professeur d’anthropologie à l’université du Colorado de Denver (Etats-Unis) et auteur d’un rapport sur les conséquences sociales du tabac pour la convention cadre antitabac de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces tabaculteurs, qui se font rouler comme du papier à cigarette, en sont alors réduits à travailler avec les moyens du bord, au grand dam de Dame Nature. Voilà pour le volet social. En matière d’environnement, le pire réside dans l’étape du séchage, juste après la récolte. Ce moment-clé où les feuilles virent du vert au jaune. Une majorité de producteurs ne dispose que de bois pour cela. Résultat : les forêts proches des champs sont littéralement passées à tabac. « Des arbres sont coupés pour alimenter les fours, ainsi que pour construire des séchoirs à l’air naturel », assure Helmut Geist, professeur à l’université d’Aberdeen en Ecosse et coordinateur d’une étude récente sur les impacts du tabac sur les écosystèmes. Les chiffres sont sans appel : le séchage d’un seul kilo de tabac nécessite en moyenne dix kilos de bois. Chaque année, ce sont plus de 200 000 hectares de forêts primaires qui partent en fumée dans les pays en développement, particulièrement en Afrique, où le rythme de la déforestation est dix fois plus important dans les régions tabacoles que sur l’ensemble du continent.

Goutte-à-goutte et culture bio

En réponse, les cigarettiers exhalent tous le même argument : programmes de reboisement. L’un des poids lourds du secteur, British American Tobacco, dont le chiffre d’affaires s’est élevé à 16 milliards d’euros en 2009 (+ 17 % par rapport à 2008), assure avoir financé la plantation de 267 000 hectares de forêts. Ecran de fumée ? « Ces mesures sont insuffisantes pour enrayer le rythme de la déforestation et ne servent qu’à redorer l’image des industriels », rétorque Helmut Geist. D’autant qu’ils privilégient des arbres à croissance rapide qui ne respectent pas toujours les écosystèmes. « En Afrique, l’eucalyptus pompe la nappe phréatique », regrette Marty Otañez. Un coup de plus pour les sols et les eaux, déjà pollués par les lourdes applications de pesticides et d’herbicides que nécessite le tabac. Au Malawi, une tonne d’engrais est injectée par hectare de plantation.

A défaut d’arrêter, certains pays cherchent à réduire leur consommation. La France, 5e producteur européen avec 2 300 agriculteurs, fait office de modèle pour un sevrage tabagique de l’environnement. Christophe Allemand, 42 ans, exploite avec son frère 25 hectares de tabac en Charente. Bilan : il émet 32 tonnes de gaz par an pour alimenter ses fours et consomme 1 800 m3 d’eau par hectare pour ses champs. « On a réduit la consommation d’eau de moitié grâce au goutte-à-goutte et celle des produits chimiques d’un tiers en ne traitant plus les plants systématiquement », détaille le producteur. Certains poussent même le filtre plus loin en expérimentant du tabac bio. « Il s’agit d’éviter tout produit chimique, mais aussi de limiter la densité des plantations, de favoriser les rotations avec d’autres cultures et de protéger les sols », précise Bénédicte Guibert, de l’Association nationale interprofessionnelle et technique du tabac (Anitta). Seul hic, le tabac français ne représente que 0,2 % de la production mondiale. De la poussière dans un cendrier.

Une fois le tabac cultivé et récolté, direction l’une des 300 usines de cigarettes au monde. Là, les feuilles sont traitées avant d’être agrémentées d’un mélange top secret de 2 500 composants chimiques, aux noms plus appétissants les uns que les autres : nicotine, phénol, butane, ammoniac, monoxyde de carbone, polonium ou encore arsenic. Tout ce beau petit monde est ensuite déposé sur des bobines de papier à cigarette atteignant 6 km de long. Avec des machines qui débitent 14 000 cigarettes à la minute, on comprend que la consommation de bois ne se limite pas à la culture du tabac. Les cigarettes roulées sont enveloppées de papier aluminium, rangées dans des paquets fermés de plastique, puis dans des cartouches et enfin des cartons.

7 minutes de volutes

Avec ce système de rangement en poupées russes, 33 000 tonnes de déchets – dont seulement un tiers est recyclé – ont été produits en 2007 par Reynolds American, deuxième cigarettier aux Etats-Unis. Au total, selon ses propres données, il aurait émis 370 000 tonnes équivalent CO2 de gaz à effet de serre. Il faut y ajouter les émissions produites pour parcourir les dizaines de milliers de kilomètres qui séparent les usines de votre bureau de tabac de quartier. Et pour limiter son bilan carbone, impossible d’acheter français : le tabac produit ici est exporté aux quatre coins du monde pour être mélangé avec d’autres feuilles, puis… revenir en France.

Une dernière pour la route ? A peine 7 minutes d’usage et 4 000 substances chimiques se dégagent dans l’atmosphère. Quand l’on sait que 5500 milliards de cigarettes se vendent chaque année dans le monde, le bilan carbone du fumeur de tiges se dessine dans ses ronds de fumée. La cigarette finit sa vie souvent par terre : 4500 milliards de mégots jetés ainsi chaque année (lire aussi page 15). De quoi vous donner envie d’éteindre celle que vous fumiez en lisant cet article et de l’écraser… dans un cendrier. —


HARO SUR LE MEGOT DANS LES GRANDES VILLES

Depuis l’interdiction de fumer dans les lieux publics, les mégots font la course avec les chewing-gums et les déjections canines pour le prix de la meilleure décoration de trottoir. A tel point que certaines villes prennent des mesures. A Lyon, 20 000 cendriers portables ont été distribués l’an dernier pour sensibiliser la population tandis qu’à Paris, une amende de 183 euros sanctionne les pollueurs. La mairie de San Francisco a opté pour une méthode plus radicale en votant, en juillet 2009, une taxe de 15 centimes d’euros par paquet pour couvrir les 7,9 millions dépensés annuellement pour se débarrasser de ces détritus. Car les mégots mettent en moyenne douze ans à se dégrader, en fonction des conditions de température et d’humidité. Quant à ceux qui passent dans les égouts, la question de la pollution de l’eau persiste. Des recherches menées par Richard Gersberg, de l’université de San Diego, ont montré qu’un seul mégot de cigarette pouvait tuer la moitié des poissons nageant dans un litre d’eau en moins d’une centaine d’heures. En France, au Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap), on préfère noyer le poisson en assurant que les mégots sont certes « un peu polluants », mais ne représentent « rien par rapport aux rejets de l’industrie pharmaceutique ou des papeteries ».

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 20:58

 

“Aujourd’hui, on donne des prix environnementaux aux hommes d’affaires qui annoncent qu’ils vont polluer un peu moins. Mais il ne faut pas polluer un peu moins : il faut arrêter de polluer.” C’est sur cette base, qui pourrait paraître totalement provocatrice, que Gunter Pauli a planté le décor de son impressionnante intervention (voir la vidéo).

Gunter Pauli est un industriel belge qui, dans les années 90, a lancé une société fabricant des produits biologiques pour la lessive et la vaisselle, Ecover. Il a conçu son usine pour qu’elle soit complètement biodégradable : tous les matériaux pouvant être démontés et réutilisés. Il innova même par exemple en payant ses employés jusqu’à 50 centimes d’euros par kilomètres parcourus pour qu’ils viennent en vélo à l’usine, jusqu’à ce que la justice belge le condamne pour cette initiative qui sortait des cadres du droit du travail… Il a dirigé Ecover jusqu’à ce qu’il découvre que les produits qu’il utilisait (l’huile de palme notamment) étaient responsables de la déforestation et de la disparition des Orang-Outan en Indonésie. Il vendit alors son entreprise pour se consacrer à la recherche de solutions alternatives à nos modes de développement. Pour être un vrai pionnier de l’écologie, il lui fallait trouver des matières premières qui régénèrent la forêt tropicale, pas l’inverse.

Pour l’exposition universelle de Hanovre en 2000, il contribua à réaliser un pavillon (le Guadua Pavilion de Manizales) construit uniquement en bambou, afin de montrer que le bambou – le matériel de la pauvreté, celui avec lequel plus d’un milliard de personnes dans le monde construisent leur maison -, pouvait être un matériel durable et de qualité. Un véritable acier végétal. Cette réalisation a changé le regard que les pauvres portaient sur ce matériau.

“Il faut changer fondamentalement nos façons de penser. Nous devons créer des chemins pour que nos enfants imaginent un futur différent afin qu’ils ne répètent pas nos erreurs”, explique Gunter Pauli.

Gunter Pauli par Ivo Näpflin pour la LiftConference
Image : Gunter Pauli par Ivo Näpflin pour la LiftConference.

C’est par des réalisations comme celle-ci que Gunter Pauli a mis au point sa théorie et méthodologie de la “pollution zéro” qui a donné le nom de son Institut de recherche (Zero emission research institute). Pour Pauli, faisant référence à la dynamique de la croissance mise au point par Adam Smith, on a trop exploité les facteurs de la division du travail et de l’accumulation du capital au détriment des matières premières, gaspillées sous forme de déchets. “Le développement durable c’est la capacité de répondre aux besoins de tous avec ce dont nous disposons. Chaque système naturel, dont il s’inspire totalement, fonctionne avec ce qui est disponible. Or depuis des années, notre économie, comme notre système financier, a fonctionné avec ce qui n’existe pas.” Un système qui n’a cessé de produire du chômage, de la pollution, des déchets et de la pauvreté… dénonce l’entrepreneur écologiste. Aujourd’hui, l’économie américaine gaspille chaque année 1 000 000 000 000 de dollars pour gérer ses déchets ! “C’est une folie !”, clame Gunter Pauli. “On ne met pas l’argent au bon endroit !”

S’inspirer des systèmes naturels

Il faut en revenir à la satisfaction des besoins fondamentaux (l’eau, la nourriture, le logement, la santé, l’énergie, l’emploi, l’éthique) et stimuler l’entrepreneuriat dans ce sens. La science hélas n’est pas liée à la satisfaction de ces besoins fondamentaux. “Les systèmes naturels sont mon inspiration”. Nous nous devons de ne générer aucune pollution, aucun déchet, aucun chômage… explique-t-il le plus calmement du monde.

De quoi avons-nous besoin pour arriver à une société durable ? D’abord, y croire. Avoir une pensée positive. Se dire que c’est possible. Il faut s’engager dans un apprentissage créatif pour comprendre comment fonctionnent les systèmes naturels et nous en servir pour que les transformations s’accomplissent. On a besoin d’une innovation massive et de nouveaux modèles commerciaux pour y parvenir. Mais dans les écoles de commerce, le modèle économique qu’on apprend consiste à investir plus et économiser un peu. “Ce n’est pas le modèle des systèmes naturels !” L’évolution nous apprend le contraire : il faut investir moins pour générer plus de création et de capital social pour que chacun contribue à l’écosystème. Nous ne pouvons pas accepter les dommages collatéraux que nous faisons peser sur la nature et sur l’humanité.

Pour dépasser les généralités, Gunter Pauli se décide à vouloir être concret et à montrer, par quelques exemples forts, comment, sur son exemple, on peut transformer les choses.

Le système naturel cherche toujours à faire plus avec le moins d’énergie possible. Comment les systèmes naturels génèrent-ils de l’électricité tous les jours ? Ce n’est pas grâce au soleil comme on le croit souvent. Mais par la gravité et la biochimie. Les systèmes naturels n’utilisent ni piles, ni métaux : comment peut-on résoudre le problème de la connectivité, si ce n’est en regardant comment la vie elle-même génère de l’électricité ? Et de montrer un prototype de film électrocardiogramme (thin film electrocardiogram), un électrocardiogramme qui marche sans batterie, comme un patch, qui permet, en utilisant la connectivité naturelle du corps, de fonctionner pendant 24 heures, sans piles, sans fil. “Oubliez les technologies qui ont besoin de trop d’énergie pour fonctionner comme le Bluetooth !” Faisons tout sans piles. Les prothèses auditives, les téléphones mobiles peuvent fonctionner par la conductivité naturelle que nos corps produisent. Comment le dispositif nanométrique inventé par le professeur Jorge Reynolds qui permet de récupérer l’électricité produite par notre corps et qui nous permet d’envisager bientôt des Pacemakers ne nécessitant ni chirurgie, ni anesthésie, ni piles pour fonctionner… Le Fraunhofer Institut est en train de produire le premier téléphone mobile qui fonctionne en convertissant la pression générée par la voix en électricité ! On peut créer de l’électricité avec le corps (60 volts/heure) ou par la pression de la voix et cela permet d’envisager de faire fonctionner un téléphone mobile pendant plus de 200 heures ! Plus vous parlez, plus votre téléphone est chargé !

Mais on peut aller plus loin encore !, rapporte Gunter Pauli. Peut-on faire du métal sans fonderie ni exploitations minières, c’est-à-dire sans la chaine industrielle que nous avons conçu jusqu’à présent et qui n’est absolument pas durable. Pourrait-on exploiter du métal juste en récupérant le métal existant ? A quoi servirait une place de marché de compensation des émissions de carbone comme l’imagine le protocole de Kyoto, si on peut réduire de 99 % nos émissions de carbone ?

Autre exemple. Comment les systèmes naturels produisent-ils des polymères ?, nous demande l’entrepreneur… Ils sont fabriqués à partir des acides animés d’insectes par exemple depuis des millions d’années, nous explique-t-il. Si nous étions capables de fabriquer des polymères comme le font les insectes plutôt que d’utiliser la pétrochimie, nous arriverions à révolutionner profondément la production. Gunter Pauli défend ardemment le biomimétisme, c’est-à-dire des technologies inspirées par le vivant. Aujourd’hui, on est capable d’utiliser la soie pour faire des réparations nerveuses ou osseuses. L’araignée est capable de produire 9 types de soies différentes, avec des qualités de résistance différentes selon l’eau qu’elle y incorpore. Le zoologue Fritz Vollrath et ses équipes d’Oxford Biomaterial ont produit la première usine produisant du fil comme l’araignée en utilisant des acides aminés et la pression.

“On utilise 100 000 tonnes d’acier pour fabriquer des rasoirs jetables”, s’enflamme Gunter Pauli, “alors que la capacité de la soie pourrait nous permettre de nous raser sans jamais pénétrer la peau. On pourrait remplacer l’acier et le titane de nos lames de rasoir par de la soie, ne nécessitant ni pétrole, ni énergie, ni déchets. Un hectare de murier permet de produire 2 tonnes de soie. La Chine ancienne a travaillé à régénérer des sols arides en y plantant des mûriers dont la soie a été le sous-produit. Pour fabriquer des rasoirs avec de la soie, il faudrait planter des mûriers sur 250 000 hectares de sols arides qu’on pourrait reconquérir par ce moyen et qui permettraient de générer plus de 12 500 emplois”, explique-t-il chiffres à l’appui. Au final, “l’observation et l’imitation des systèmes naturels pourraient nous permettre de générer des polymères naturels, conquérir des terres arides et créer des emplois !”

Autre exemple encore. Remplacer la chimie par la physique… Les systèmes naturels ne jouent pas avec les molécules non biodégradables. Or, si on se débarrasse de toutes les bactéries avec de la chimie, nous risquons surtout de finir par nous débarrasser de toute l’humanité ! Comment les systèmes naturels contrôlent-ils les bactéries, sans utiliser le chlore et les produits chimiques ?… On pourrait imaginer utiliser le vortex, ce tourbillon vertical qu’on observe lorsqu’on vide une baignoire par exemple. Realice, développé par H2O Vortex, un système qui créé de la glace en enlevant l’air (l’eau glace plus facilement sans air), utilise ainsi la pression que génère un vortex. Sans air, pas de bactérie, pas de corrosion…

Très rapidement (trop), Gunter Pauli a évoqué la climatisation naturelle du zèbre ou des termitières (en citant une école en Suède où l’air circule sur le modèle des termitières pour faire de la régulation thermique naturelle), qui savent refroidir ou réchauffer en dépensant le moins d’énergie possible, en nous incitant à nous en inspirer.

Autre exemple encore : nous avons pris l’habitude d’incinérer les déchets organiques, alors que dans les systèmes naturels, ils deviennent des aliments. Dans le café par exemple, on trouve seulement 0,2 % des graines de café dans un petit noir qu’on prend sur un zinc de bistro. 25 millions de fermes produisent du café dans 70 pays dans le monde. L’initiative Chido’s Blend au Zimbabwe consiste justement à utiliser les déchets du café pour créer de la nourriture pour animaux ou de l’électricité, plutôt que de les détruire.

Autre exemple encore évoqué trop rapidement, celui de “Las gaviotas en el Vichada”. Ici, le projet était de reconquérir des territoires qui ont subi la déforestation en régénérant une forêt primaire. Ce programme lancé depuis 25 ans est le plus important programme de reboisement dans le monde. Il a permis de montrer qu’on pouvait régénérer la biodiversité. Sur cet espace, nous sommes passés de 11 à 250 espèces. La forêt génère une production naturelle d’eau offerte gratuitement à la population locale et pour partie embouteillée pour être revendue ailleurs et générer des revenus pour cette communauté… Ce territoire a été acheté pour quelques dollars et génère aujourd’hui des revenus pour toute une population, souligne Gunter Pauli pour montrer combien le modèle économique est sensé.

Impressionnante intervention en tout cas, qui nous fera nous précipiter, pour ceux qui ne l’ont pas déjà lu, sur les livres de Gunter Pauli comme Croissance sans limites pour aller plus en détail et plus en profondeur dans sa stimulante vision.

Lift France 09: Gunter Pauli: Changing the Planet from Lift Conference on Vimeo.

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 20:36
En cadeau le film complet (A voir absolument !)
Des films d'alertes et catastrophistes ont été tournés, ils ont eu leur utilité, mais maintenant il faut montrer qu'il existe des solutions, faire entendre les réflexions des paysans, des philosophes et économistes qui, tout en expliquant pourquoi notre modèle de société s'est embourbé dans la crise écologique, financière et politique que nous connaissons, inventent et expérimentent des alternatives. » (Coline Serreau)

Dépassant la simple dénonciation d'un système agricole perverti par une volonté de croissance irraisonnée, Coline Serreau nous invite dans « Solutions locales pour un désordre global » à découvrir de nouveaux systèmes de production agricole, des pratiques qui fonctionnent, réparent les dégâts et proposent une vie et une santé améliorées en garantissant une sécurité alimentaire pérenne.

Caméra au poing, Coline Serreau a parcouru le monde pendant près de trois ans à la rencontre de femmes et d'hommes de terrain, penseurs et économistes, qui expérimentent localement, avec succès, des solutions pour panser les plaies d'une terre trop longtemps maltraitée.

Pierre Rabhi, Claude et Lydia Bourguignon, les paysans sans terre du Brésil, Kokopelli en Inde, M. Antoniets en Ukraine... tour à tour drôles et émouvants, combatifs et inspirés, ils sont ces résistants, ces amoureux de la terre, dont le documentaire de Coline Serreau porte la voix.

Cette série d'entretiens d'une incroyable concordance prouve un autre possible : une réponse concrète aux défis écologiques et plus largement à la crise de civilisation que nous traversons.


Le film se veut un objet ludique et poétique qui mette les idées à l'envers, c'est-à-dire à l'endroit, dans une époque où beaucoup s'accordent à penser que "nous marchons sur la tête". Mettre la tête à "l'envers-endroit", c'est repenser le fonctionnement de nos rapports sociaux et économiques et questionner nos certitudes sur la normalité.
Les médias ont depuis longtemps renoncé à remplir ce rôle de questionneurs, ligotés qu'ils sont par les diktats des publicitaires et des politiques.
Un grand média, un homme politique, un syndicaliste ou une entreprise, ne peuvent pas dire publiquement qu'il va falloir songer à la décroissance, que parler de croissance illimitée sur une planète aux ressources limitées est une imposture intellectuelle, ils ne peuvent pas dire que la mondialisation de l'économie est un immense gâchis de ressources et un crime contre l'humanité, ils seraient immédiatement éjectés du jeu politique et du système. Et pourtant nous savons, consciemment ou inconsciemment que c'est cela la vérité.
Ce silence des médias a pour conséquence très grave que les gens, penseurs, acteurs, inventeurs de la société future sont évacués du débat, toute légitimité leur est retirée. Et pourtant ils sont des millions de par le monde qui expérimentent avec succès la vie de demain. Ce film veut rendre ces pratiques visibles, utilisables pour tous maintenant et dans le futur. La résistance à notre modèle de société est occultée, souvent réprimée, mais elle avance en silence comme un tsunami inéluctable.
J'ai voulu m'intéresser principalement à la problématique de la terre parce que c'est la base concrète sur laquelle repose toute société et que c'est par là que peut s'amorcer la révolution, la refondation de notre système.
En traitant ce thème nous avons pu aborder les problèmes sociaux (faim dans le monde, répartition des richesses, emploi, commerce local et international, souveraineté alimentaire, économie…) et les problèmes écologiques (stérilisation des terres arables, pollutions chimiques, gestion de l'eau, biodiversité, réchauffement climatique...) et surtout montrer les solutions que nous pouvons concrètement y apporter !
Avec ce film, je veux montrer aux paysans sans terre du Brésil que leurs solutions sont les mêmes que celles proposées par Pierre Rabhi, qui lutte contre la désertification des sols et des âmes en Ardèche et au Maroc, ou que celles qu'ont trouvées les petits paysans indiens en lutte contre les grands semenciers pour maintenir la biodiversité avec Kokopelli ou Vandana Shiva.
En Ukraine avec M. Antoniets, ou à la ferme de Sainte Marthe en Sologne avec Philippe Desbrosses, j'ai entendu les mêmes discours et vu des solutions identiques pour réparer les sols malades et nourrir correctement l'humanité.
On nous a fait croire que le système agricole moderne pouvait régler le problème de la faim dans le monde, c'est un mensonge éhonté, jamais il n'y a eu tant d'affamés, et leur nombre augmente chaque jour, la famine est à nos portes, mais nous ne voyons rien venir, car la vérité est mise sous le boisseau, la pensée dominante abrutit les cerveaux et a endormi notre vigilance. Il n'y a pas encore de lien ni d'information qui conforte les uns et les autres dans leurs actions et leur fasse savoir qu'ils ne sont pas seuls, mais, comme lorsqu'un jeu d'enfants devient à la mode simultanément dans toutes les cours d'école d'un pays par une mystérieuse transmission de pensée, de même les solutions à notre crise mondiale se répandent comme une traînée de poudre et se ressemblent toutes car la maladie est la même partout et l'humanité a un urgent besoin de remèdes.

Pour voir le film cliquez sur le lien ci-dessous :

http://www.nous-les-dieux.org/...A9sordre_global

  site officiel du film:

SolutionsLocales-LeFilm.com

Notre modèle de société est dans une impasse.
S'il est impossible de le réformer, nous pouvons le transformer !

AIDEZ COLIBRIS !

L'objectif du Mouvement Colibris est de vous donner les moyens de participer à cette transformation sur votre territoire....

http://www.devenezuncolibri.org/

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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 18:50
(Crédit photo : Ellen MacArthur Foundation)
 
Interview - « Le recyclage, c'est bien. L'économie circulaire, c'est mieux » explique celle qui, en 2005, battait le record du tour du monde à la voile. Depuis, la navigatrice anglaise a replié les voiles et fait la promotion, à travers sa fondation, des systèmes et des objets réutilisables à l'infini.

Créer une nouvelle génération de pensée : c’est ce à quoi s’attache la fondation Ellen MacArthur qui organise des rencontres entre jeunes et industriels et fournit des outils pédagogiques aux écoles anglaises – et bientôt françaises. De passage à Paris, l’ancienne navigatrice, 34 ans, a répondu aux questions de Terra eco.

Terra eco : A priori, on vous attendrait plutôt sur des sujets comme la défense du milieu marin. Pourtant, votre fondation parle d’économie…

Ellen MacArthur : Quand vous êtes sur un bateau, vous disposez d’une quantité limitée d’huile pour le moteur ou d’eau pour boire. Vous ne pouvez pas vous arrêter en route pour en acheter. Alors il faut utiliser les ressources efficacement. Sur terre c’est pareil. Aujourd’hui, nous utilisons les ressources de façon linéaire : on produit, on utilise et on jette. Il faut au contraire adopter un système circulaire. Mais attention, je ne parle pas de recyclage. Si vous transformez une bouteille de Coca en tee-shirt puis le tee-shirt en semelle de chaussures, c’est évidemment une bonne chose, mais vous finirez toujours par jeter la semelle à la décharge. Il faut concevoir une paire de chaussures de telle façon qu’on puisse ensuite réutiliser ses matériaux. Elle pourra alors redevenir une autre paire de chaussures, puis une autre, à l’infini. C’est possible. Mais je ne suis pas dupe, c’est une tâche herculéenne.

Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à ce concept ?

En visitant la Géorgie du Sud, une île à la limite de l’Antarctique. Entre 1900 et 1950, c’était une grande station baleinière avec 7 500 habitants, un coiffeur, une poste car à l’époque, l’huile de baleine était largement exploitée. Aujourd’hui, il n’y a presque plus personne. C’est une constante chez l’homme. Il prend une ressource, l’épuise et part à la recherche de la suivante. Sur cette île, j’ai eu un sentiment de malaise. Alors j’ai voulu en savoir plus sur la gestion des ressources. Pendant quatre ans, j’ai rencontré des agriculteurs, des chefs d’entreprise, des professeurs, des géologues. J’ai appris, au gré des conversations, des choses fascinantes. J’ai fait ma première conférence sur le sujet il y a un an. Mais le seul message que je pouvais passer à la fin était : il faut consommer moins. Ce n’était pas un message positif. Et ce n’est pas la solution. C’est mettre des rustines sur la coque d’un navire en train de couler. C’est alors que je me suis penché sur l’économie circulaire.

Isabelle Autissier est présidente du WWF-France, Catherine Chabaud est ambassadrice pour la Fondation Nicolas Hulot. Le développement durable c’est une mode chez les navigatrices ?

Certaines personnes pensent que je fais ça à temps partiel, que c’est un gentil petit hobby. Mais c’est devenu ma vie ! Je travaille sur ce projet sept jours par semaine. J’ai arrêté la compétition parce que je ne pouvais pas faire les deux choses en même temps. Je suis quelqu’un qui fait les choses à 100%. Que la fondation porte mon nom n’a que peu d’importance. C’est vrai que m’appeler Ellen MacArthur m’a ouvert des portes, que j’ai pu rencontrer directement des pédégés. Mais ce qui compte avant tout, c’est d’inspirer les jeunes pour qu’ils changent le système. Utiliser mon nom est un moyen pour atteindre cette fin.

Plusieurs industriels financent la fondation et notamment Renault. Ce n’est pas un peu paradoxal d’avoir un constructeur de voitures parmi vos soutiens ?

Je voulais de gros industriels qui puissent changer les choses. Je voulais aussi que tous les secteurs soient représentés : télécommunications, énergie, design mais aussi transport. Il ne faut pas se leurrer, on ne vivra pas sans transports. J’avais déjà travaillé avec Renault à l’époque où je naviguais et qu’ils étaient un de mes sponsors. J’avais rencontré des gens prêts à changer les choses. Vous savez, Renault a investi des milliards dans la voiture électrique. Évidemment, l’électrique ce n’est pas la panacée. Il faut souvent, pour produire de l’électricité, utiliser des énergies fossiles. Mais c’est un pas en avant. Tous les industriels dont je me suis entourée ne sont pas parfaits, mais ils avancent. La route est encore longue, mais elle l’est pour nous tous. Et cette fois, il n’y a pas de ligne d’arrivée.

Sources de cet article

- Le site de la fondation

 
Le rédacteur :
Karine Le Loët
Journaliste à « Terra eco ».
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